L'architecture thaïlandaise est l'un des plus belle et raffinée d'Asie. La période de Sukhothai (XIIIème et XIVème siècles) est considérée comme l'apogée de la culture thaie par ses apports majeurs en matière d'art et d'architecture. La sculpture est l'un des témoignages durables de la période de Sukhothai. Elle se carectérise par le visage gracieux d'un Bouddha au nez aquilin, méditant assis, ou plus notablement par un Bouddha à la démarche souple. Ces repésentations sont les plus belles jamais réalisées. La ville de Sukhothai s'étendit et exporta le style décoratif et les ornements des capitales Khmères.
Par l'introduction des techniques chinoises de construction en bois et de polychromie, ainsi que par l'influence japonaise des lignes courbes gravées, le wat, ou temple, pourvu de peintures murales, de sculptures bouddhistes et de spacieux bâtiments administratifs et religieux, définit le tout premier style purement bouddhiste thai.
Cette période jeta les bases de l'achitecture du wat thailandais, ainsi classées par ordre d'importance artistique : le phra chedi (ou stupa), le bot, le wihaan, le phra prang, le mondop et le prasat, tous définis plus loin.
Le phra chedi, en forme de dôme – souvent appelé chedi et plus connu en Occident sous le nom de stupa – est la structure la plus vénérée. Il s'agit d'une forme élaborée de tumulus. A l'origine, il renfermait des reliques du Bouddha, puis celles de vénérables hommes ou souverains. Un stupa est un dôme ou tumulus construit sur une base ronde (socle), surmonté d'une assise cubique représentant le Bouddha assis abrité du chatra (ombrelle) constitué d’un pu plusieurs étages (généralement 9). Il en existe de toutes formes en Thaïlande. La plus sacrée est le chedi d'or de Nakhon Pathom.
Le bot (ubosoth ou uposatha) est l'endroit où les bhikku (moines) méditent et où toutes les cérémonies se déroulent. Il est constitué soit d'une large nef, soit d'une nef et d'ailes latérales construites sur un plan rectangulaire enchâssé d’une représentation du Bouddha. L'extrémité de chaque arête du toit est décorée d'élégants chofa (pompons du ciel) qui rappellent les cornes d'un animal. On dit qu'ils représentent les oies célestes ou le Garuda (un monstre mythologique monté par Shiva). Les pignons triangulaires sont décorés de boiserie dorée et de mosaiques de verre.
Le wihaan (vihara ou viharn) est une réplique du bot destinée à préserver les représentations du Bouddha.
Le phra prang, apparu avec la cour d'angle des temples khmers, est une nouvelle forme de stupa thailandais elliptique, qui abrite également un Bouddha.Le mondop est fait de bois ou de brique, monté sur une base carrée et soutenu par des piliers. Le toit pyramidal se compose d'une série d'étages en escalier parés des mêmes ornements en dégradé qu'un pinacle. Le mondop sert à abriter des objets sacrés (comme á Saraburi, où se trouve l'empreinte sacrée du Bouddha), ou fait office de bibliothéque ou de lieu d'entreposage des objets de cérémonies religieuses, tel que Wat Phra Kaeo à Bangkok.
Le prasat (château) est un héritage direct des temples Khmers. Il se caratérise par sa flèche au sommet arrondi et son plan cruciforme. Au centre se situe un sanctuaire carré pourvu d'un sikhara abrité d'un dôme et de quatre antichambres ressemblant à des porches, servant à protéger l'édifice principal et conférant à l'ensemble un contour découpé. Le prasat sert à abriter soit le trône royal, soit des objets d'adoration, comme à Wat Phra Kaeo (Bangkok), dans lequel se trouvent les statues des rois de la présente dynastie.
Les structures architecturales de moindre importance incluent le ho trai ou bibliothèque, qui abrite des livres en feuilles de palmier; le sala, pavillon ouvert destiné au repos, ainsi que le ho rakhang, beffroi thailandais.
Les périodes de Ayutthaya et de Bangkok ont répandu le style de Sukhothai,parant ainsi de mille raffinements les matériaux et l'architecture. La période de Ayutthaya connut un renouveau khmer durant lequel les souverains d'Ayutthaya se rapprochèrent pour un temps de l’hindouisme et construisirent quelques temples et édifices de style néo-khmer. L'art et l'architecture caractérisant Bangkok à ses débuts furent directement inspirés par les styles dominants de l'ancienne capitale. Après la destruction de Ayutthaya au XVIIIème siècle, les nouveaux dirigeants, qui s'étaient établis à Thonburi, traversèrent rapidement la Chao Phraya pour s'installer á Bangkok. Ils tentèrent alors d'imiter la plupart des édifices distinctifs de la ville de Ayutthaya en incorporant des éléments khmers (Wat Arun), chinois, nord-thailandais et, dans une moindre mesure occidentaux, visibles dans les structures, palaces, peintures murales et wat contemporains.
La derniére influence majeure dans le développement architectural et artistique de la Thailande fut occidentale. On dit souvent qu'il s'agit du style dominant d'aujourd'hui. la tendance commença avec l’ouverture de la Thailande à l'Europe au crépuscule de la période de Ayutthaya. Les jésuites missionnaires et les marchands français apportèrent avec eux une mode résolument baroque. Malgré la réticence qui caractérisa longtemps les relations du pays avec l'Occident, l'influence européenne parvint finalement à se frayer un chemin.
Des éléments néoclassiques furent largement incorporés, notamment dans le temple de marbre de Bangkok, commencé sous le règne de Chulalongkorn en 1900 et conçu par son demi-frére, le prince Naris. Quelques dizaines d'années plus tard, l'art déco prit une ampleur considérable, comme on peut le constateraujourd'hui à la gare de Hua Lampong et le long de Ratchadamnoen. Le style est si prédominant que les spécialistes utilisent le terme de « Thaï deco ».
Aujourd'hui, á la grande consternation de quelques architectes du pays, tous les styles se mélangent : moderne, grec, Bauhaus, sophistication chinoise et origines thailandaises se côtoient, donnant ainsi un résultat souvent intéressant et parfois plaisant. Une grande partie de Bangkok ressemble beaucoup aux autres capitales asiatiques de forte expansion, telles que Hong-Kong et Singapour. Les maisons typiques de bois sont rasées au profit des grands ensembles. Les appartements et bureaux situés dans de hauts immeubles modernes hâtivement construient contrastent avec les émouvants trésors architecturaux de la ville, fort heureusement préservés pour les visiteurs amateurs d'arts asiatiques. Le palais royal (en photo) est un des plus bel exemple de l'architecture thaï.